Les droits des personnes malentendantes au travail sont essentiels pour garantir l’égalité des chances et l’inclusion dans le milieu professionnel. Dans cet article, nous aborderons en détail les différentes dispositions législatives et réglementaires relatives à la protection des travailleurs malentendants, ainsi que les bonnes pratiques à adopter en matière d’aménagement du poste de travail et de communication.
Droit à la non-discrimination et à l’égalité de traitement
Le principe de non-discrimination est inscrit dans la loi française et s’applique aux personnes handicapées, y compris celles atteintes de déficience auditive. En effet, selon l’article L. 114 du Code de l’action sociale et des familles, le handicap est défini comme « toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques ».
Ainsi, en vertu de l’article L. 5211-1 du Code du travail, les employeurs ont l’obligation d’assurer l’égalité de traitement entre les travailleurs handicapés et les autres salariés. Cette obligation concerne notamment la rémunération, les conditions d’accès à l’emploi, la formation professionnelle et les conditions de travail.
Aménagement raisonnable du poste de travail
L’employeur doit mettre en œuvre les aménagements nécessaires pour permettre aux travailleurs malentendants d’exercer leurs fonctions de manière optimale. Selon l’article L. 5213-6 du Code du travail, ces aménagements peuvent consister en des adaptations matérielles (par exemple, installation d’un système de boucle magnétique) ou organisationnelles (par exemple, réorganisation du temps de travail).
Il convient de noter que l’obligation d’aménagement raisonnable s’étend également aux entretiens d’embauche et aux épreuves de sélection, conformément à l’article L. 5212-2 du Code du travail.
Mesures incitatives pour les employeurs
Afin de favoriser l’emploi des personnes handicapées, dont les malentendants, les pouvoirs publics ont mis en place plusieurs dispositifs incitatifs à destination des employeurs. Parmi eux figurent notamment :
- l’aide au poste, qui consiste en une subvention versée par l’Agefiph (Association de gestion des fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées) ou le FIPHFP (Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique) ;
- le crédit d’impôt pour dépenses en faveur de l’aide aux personnes, prévu par l’article 200 quater B du Code général des impôts ;
- les aides financières spécifiques pour les entreprises adaptées et les établissements et services d’aide par le travail (ESAT).
Les bonnes pratiques à adopter
Les employeurs peuvent également mettre en place des mesures facilitant l’intégration et le maintien dans l’emploi des travailleurs malentendants, telles que :
- favoriser la communication visuelle et textuelle, en utilisant par exemple des outils de transcription automatique ou des interprètes en langue des signes ;
- sensibiliser les autres salariés aux problématiques liées à la déficience auditive, notamment en organisant des formations spécifiques ;
- mettre en place un dispositif de suivi et d’évaluation régulière afin d’identifier les éventuelles difficultés rencontrées par les travailleurs malentendants et d’y apporter des solutions adaptées.
En définitive, garantir les droits des personnes malentendantes au travail est une responsabilité partagée entre les employeurs, les pouvoirs publics et l’ensemble des acteurs du monde professionnel. En veillant à respecter ces droits et à favoriser l’inclusion des travailleurs handicapés, nous contribuons tous à construire une société plus juste et solidaire.